GAIA décerne un prix posthume à Willem van Eelen, inventeur de la viande cultivée

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Lors de la journée GAIA organisée le 20 octobre à Gand, le scientifique et homme d’affaires néerlandais Willem van Eelen s’est vu décerner le prix GAIA à titre posthume. C’est sa fille Ira qui a reçu le prix au nom de son père.

Willem van Eelen est le pionnier de la viande cultivée. Dès les années 1980, il a été le premier à réaliser son potentiel. Ce prix est donc un hommage au père de la viande cultivée.

Michel Vandenbosch
Président de GAIA

Du prisonnier de guerre au pionnier de la viande cultivée

À l’âge de dix-sept ans, Willem van Eelen rejoint l’armée pendant la Seconde Guerre mondiale. Emprisonné dans un camp japonais, il est confronté aux atrocités de la guerre et à la faim. Cette expérience extrême l’amènera plus tard à se battre pour un monde meilleur. L’homme s’était, en effet, juré de résoudre la faim dans le monde. Après la guerre, il s’installe aux Pays-Bas où, en 1948, il suit l’exemple de son père et étudie la médecine. À l’université, il rencontre des chercheurs qui font déjà des expériences avec la technologie des cellules souches. À des fins médicales. Pour aider à guérir les grands brûlés. Van Eelen se demande alors si cette technologie peut être utilisée pour produire de la viande sans abattre d’animaux. À l’époque, d’aucuns pensaient que c’était de la folie, mais son intuition s’est révélée visionnaire. Van Eelen est décédé en 2015 à l’âge de 91 ans.

Mon père s’est surtout engagé en faveur de la viande cultivée parce qu’il détestait l’industrie de la viande. Par la suite, il a découvert combien d’antibiotiques étaient nécessaires et il a compris ce que cela signifiait pour les gens et leur santé.

Ira van Eelen
Fille de l’inventeur de la viande cultivée

Un héritage vivant

Ce n’est qu’après le tournant du siècle que ses idées ont été plus largement acceptées. Depuis, des dizaines d’entreprises - en Israël, aux Pays-Bas et aux États-Unis - travaillent au développement de la viande cultivée. Il existe déjà plusieurs prototypes comestibles dont les steaks cultivés par la société israélienne Aleph Farms. Les experts et technologues alimentaires estiment que le potentiel de la viande cultivée est très élevé. Une étude récente du prestigieux bureau d’études A.T. Kearney montre que, selon les principaux acteurs de l’industrie mondiale de la viande, la viande cultivée sans abattage représentera 35% du marché mondial d’ici 2040, les aliments végétaux (végétariens et végétaux) 25% et la viande traditionnelle 40%.

La viande sans abattage a le potentiel d'éradiquer complètement la souffrance animale pour la production de viande et présente des avantages significatifs pour le climat. Son développement est en plein essor. La question n'est pas de savoir si cela arrivera, mais quand.

Michel Vandenbosch
Président de GAIA