RESPECTfarms, un modèle de transition pour l'avenir de l'agriculture
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GAIA soutient l'initiative néerlandaise RESPECTfarms, qui développe un modèle de transition avec la viande cultivée pour l'avenir de l'agriculture.
Dans le cadre du projet, une étude de faisabilité de 18 mois a été menée pour évaluer dans quelle mesure il serait possible pour les agriculteurs locaux de passer à la production de viande cultivée. Une étude de Connecting Agri & Food avec RESPECTfarms révèle qu'aucun bénéfice opérationnel n'a été réalisé en moyenne dans le secteur bovin entre 2020 et 2023 aux Pays-Bas. De plus, 426 millions d'euros de subventions annuelles (PAC) ont été investis dans le secteur.
Il est clair que la manière dont nous produisons la viande doit changer. La viande cultivée offre aux agriculteurs comme moi la possibilité de faire mieux. Je pourrai produire de la viande sans devoir tuer mes animaux
La souffrance des vaches dans l'élevage industriel est évidente, mais les coûts pour la société liés à la production et à la consommation de viande sont également importants. L'Université de Wageningen a calculé, dans une étude de comptabilité des coûts réels, que chaque kilogramme de viande hachée de vache laitière entraîne des coûts sociaux de 4,91 EUR. L'étude montre également que la même quantité de viande hachée cultivée produite dans une ferme réduirait ces coûts à 2,17 EUR. Le concept de viande cultivée était perçu comme une solution potentiellement transformatrice, mais personne ne pensait à réutiliser les infrastructures actuelles ou à collaborer avec les agriculteurs.
Au cours des 18 derniers mois, RESPECTfarms a mené une étude de faisabilité pour en savoir plus. En collaboration avec ses partenaires et sponsors, Mosa Meat, Priva, Crole Natuurrund, Rügenwalder Mühle, GAIA, Rabobank, Fenaco, la Commission européenne, Kansen voor West, la Dierenbescherming néerlandaise, la Fondation Barth Misset, l'Université de Wageningen et le Ministère néerlandais de l'Agriculture. Le concept a été étudié pour évaluer sa faisabilité, sa viabilité et sa désirabilité.
L'étude a conclu que 10,5 % des Néerlandais interrogés réagissent positivement à l'idée de passer à l'élevage de viande. Si l'on considère uniquement les 19 949 éleveurs néerlandais (laitiers, viande de veau, porc, poulets de chair), 2 094 d'entre eux sont déjà ouverts à cette transition.
C'est pourquoi RESPECTfarms développe maintenant un nouveau modèle économique où les éleveurs pourront produire de la viande cultivée dans leur propre ferme sans avoir à abattre leurs animaux. La viande cultivée à l'échelle des fermes pourrait devenir viable dès 2030.
Dans l'industrie de la viande cultivée, il est largement reconnu que le passage à une plus grande échelle pose plusieurs défis. Pour les fermes produisant de la viande cultivée, nous pourrions utiliser des bioréacteurs de la taille d'une vache pour cultiver la viande. De cette manière, nous pourrions atteindre des densités cellulaires concurrentielles et rendre la production aussi efficace que, par exemple, le modèle de travail des petites fromageries.
Créer un modèle commercial rentable pour la production de viande cultivée est essentiel si l'on veut convaincre un agriculteur de changer ou de s'adapter à un nouveau modèle de revenus. Pour évaluer le modèle économique et le potentiel de la viande cultivée, RESPECTfarms a collaboré avec la banque agricole néerlandaise Rabobank.
Les projections du modèle économique d'un agriculteur produisant de la viande cultivée (basées sur les données actuelles disponibles et en tenant compte de l'ensemble de l'avenir commercial) suggèrent que les investissements pour la production de viande cultivée à la ferme pourraient être récupérés en 3 ans (meilleur scénario) à 7 ans (scénario conservateur). À long terme, RESPECTfarms vise à produire de la viande 100 % cultivée à un volume comparable à celui d'un éleveur de bovins moyen (100 000 kg par an). En chemin, RESPECTfarms prévoit d'abord de produire un produit hybride (cellules cultivées combinées avec des ingrédients végétaux). En partant d'un prix de 2,93 €/kg pour les ingrédients végétaux, sur la base de consultations avec des experts de l'industrie végétale, les coûts de production finaux pour un produit hybride sont estimés à 4,88 €/kg.