Viande cultivée et sommet sur le climat (COP28)

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La COP28 s'est achevée sur des résultats mitigés : un mélange d'espoir et de déception. La conférence, qui s'est tenue à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, a rassemblé 80 000 personnes issues de gouvernements, d'ONG, d'universités et du secteur privé. 

Les gouvernements du monde entier ont notamment publié deux déclarations qui ont particulièrement retenu notre attention : l'une sur l'agriculture et les systèmes alimentaires durables et l'autre sur le climat et la santé.

1. La déclaration sur l'agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l'action climatique. 

Dans cette déclaration, 158 gouvernements se sont engagés à prendre en considération l’impact des systèmes agricoles et alimentaires dans leur stratégie pour atteindre leurs objectifs climatiques. Bien que non contraignante sur le plan juridique, cette déclaration représente un modeste pas en avant. Elle indique que les pays ont théoriquement l'intention de prendre en compte l’impact de leurs systèmes alimentaires pour atteindre leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN, ou « Nationally Determined Contributions - NDC’s »). La déclaration encourage les gouvernements à revoir ou à réorienter leurs politiques d'ici à 2050, dans le but d'améliorer leurs systèmes agricoles et alimentaires. 

Étant donné qu'une part importante des émissions du système alimentaire est imputable à l'élevage industriel, ces engagements pris lors de la COP28 ouvrent la voie à une collaboration entre les gouvernements en vue d'abandonner les systèmes industriels qui constituent un véritable enfer pour des milliards d'animaux. 

Soutenir un projet tel que RESPECTfarms s'inscrit parfaitement dans ces objectifs. En effet, une étude de faisabilité est actuellement menée dans le cadre de ce projet afin de déterminer dans quelle mesure il est possible de produire de la viande cultivée dans des exploitations locales et décentralisées. GAIA is één van de partners in dit project en volgt de studie van nabij op. Simcha Nyssen et Johan van Roy ont visité la ferme de Leon, qui fait partie du consortium RESPECTfarms. Les parcs nationaux et autres réserves naturelles de la région, où se situe cette ferme, se composent en partie de prairies, de forêts et de zones ouvertes. L'objectif est d'y faire pousser une grande variété de fleurs, de plantes et d'herbes. Cette variété est bénéfique pour les oiseaux, les insectes et les reptiles. Pour cela, le sol doit être appauvri par le pâturage. Staatsbosbeheer, Natuurmonumenten et d'autres gestionnaires de territoire utilisent notamment des bovins à cette fin. 

Les bovins de Leon peuvent ainsi paître librement dans la région. Il s'agit de races robustes qui se déplacent presque toute l'année en troupeau à l'extérieur. Les veaux restent avec leur mère jusqu'à l'arrivée d'un autre veau. Ces bovins grandissent beaucoup plus lentement que sur l'herbe homogène des pâturages standards. Le développement de la viande cultivée permet de réduire considérablement le nombre d'animaux nécessaires pour produire de la viande. Grâce aux recherches des fondateurs Willem van Eelen et Mark Post, une petite biopsie (sous anesthésie locale) permet de produire plusieurs kilos de viande de bœuf. Cette méthode est respectueuse des animaux et beaucoup plus durable que la viande de bœuf traditionnelle. 

2. La déclaration sur le climat et la santé

Une autre déclaration a également retenu notre attention lors de la COP28 : la « Déclaration sur le climat et la santé », dans laquelle 143 pays reconnaissent les avantages pour la santé, entre autres, d'un passage à une alimentation durable et saine. Ce faisant, ils ont également souligné l'importance de travailler ensemble sur « les défis de la santé humaine, animale, environnementale et climatique ». 

Le rapport élaboré par le CE DELFT à la demande de GAIA et GFI a montré que les régimes alimentaires à base de plantes sont ceux qui ont le moins d'impact sur notre planète. Si les consommateurs veulent tout de même de la viande, la viande cultivée pourrait être une bonne option. Aucun animal ne doit être tué, le nombre de bovins nécessaires peut être considérablement réduit, et le taux de conversion alimentaire (c’est-à-dire le rapport entre la quantité de nourriture nécessaire à un animal d’élevage pour obtenir 1 kg de viande ou un nombre défini de calories pour l'homme) est beaucoup plus faible que pour toutes les viandes conventionnelles, ce qui en fait un moyen beaucoup plus efficace de convertir les récoltes en viande que l'élevage industriel. La viande cultivée est jusqu'à trois fois plus efficace en termes de conversion que la viande de poulet industrielle conventionnelle, qui a pourtant déjà le taux de conversion le plus élevé parmi les viandes traditionnelles.

On constate également une prise de conscience croissante du fait que les espèces sauvages sont des alliées dans la lutte contre le changement climatique. La perte et la dégradation continues de la faune et de la flore augmentent notre vulnérabilité face au dérèglement climatique. Les pays se sont engagés à assurer « l'exhaustivité et la cohérence » entre leurs prochaines CDN et les stratégies nationales en matière de biodiversité. En s'engageant davantage en faveur d'alternatives, il est possible de réduire le cheptel et de libérer de l'espace pour accroître la biodiversité. Si la nécessité d'un changement de régime alimentaire est évidente, elle n'est pas suffisante lorsqu'il s'agit d'éliminer progressivement l'élevage industriel ou de réduire la consommation de viande. De nombreuses recommandations, y compris la transition vers des espèces d'animaux d'élevage plus petites, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, sont donc également à prendre en considération. 

La feuille de route de la FAO (Food and Agriculture Organization) semblait en contradiction avec d'autres messages de l'ONU au cours de la COP28. Le rapport du UNEP (UN Environment Programme) s'est penché sur les avantages environnementaux des nouvelles alternatives à l'alimentation animale conventionnelle.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré lors de la COP28 que le passage à des « régimes alimentaires plus sains, diversifiés et davantage basés sur les plantes » était essentiel pour faire face au changement climatique et à la crise mondiale de la santé. Bien que la feuille de route de la FAO soit pour le moins décevante, il s'agit de la première d'une série de trois. Cela signifie que nous devons continuer à plaider pour un langage plus direct dans tous les domaines pertinents pour le bien-être animal avant la 16e COP sur la biodiversité, qui aura lieu en Colombie en novembre 2024, et la 29e COP sur le climat en Azerbaïdjan. 

Sources :